Douleurs gynécologiques


Naissance d’un projet :

Les stéréotypes de genre – qui véhiculent l’image d’une femme fragile, douillette, exprimant davantage sa souffrance que le mâle fort et viril – jouent sur la prise en charge de la douleur par le système médical. Par exemple les médecins semblent prescrire plus d’antalgiques aux hommes et de tranquillisants aux femmes, ou encore les femmes attendent en moyenne un quart d’heure de plus que les hommes aux urgences avant de recevoir un antidouleur.

Concernant les douleurs gynécologiques, le tabou au niveau du corps médical ou de la population reste bien présent. On a tellement martelé aux femmes que les douleurs menstruelles étaient normales, et quand elles se plaignaient qu’elles étaient des comédiennes. Grâce aux luttes des associations de personnes atteintes d’endométriose une prise de conscience s’opère : « avoir des règles douloureuses, ce n’est pas normal », alors qu’une femme sur deux se plaint de maux dans le ventre ou le bas du dos au moment des règles.

Une étude sur les IVG médicamenteuses – pilotée par le centre Clotilde-Vautier de Nantes (2015) – révèle que 27% des femmes ont ressenti des douleurs très intenses au 3ème jour de l’IVG (égales ou supérieures à 8 sur une échelle de 10) et que 83% affirment avoir pris des antidouleurs lors des cinq jours du traitement. L’intensité de ces douleurs est notamment corrélée à l’existence de règles d’ordinaire douloureuses. Au sujet des symptômes post-IVG, des douleurs abdominales et/ou dorsales sont parfois ressenties par les patientes après une IVG médicamenteuse. Concernant les IVG chirurgicales, les contractions de l’utérus peuvent provoquer des douleurs comparables à celles des règles.

A propos des trans’, un rapport de la Haute Autorité de Santé de 2010 explique qu’en plus des douleurs postopératoires, 55 % des patients FtM porteurs de prothèse pénienne gardent des douleurs lors des rapports sexuels. Par ailleurs, le traitement hormonal masculinisant peut, sur le long terme, provoquer une atrophie de l’utérus et rend les ovaires polykystiques. A terme, les muqueuses utérines risquent d’être endommagées, ce qui peut conduire à de fortes douleurs chroniques, et même parfois à des tumeurs.

Face à tous ces constats, l’idée est née de construire un projet à deux volets, autour des douleurs gynécologiques :